Catégorie : COLLABOS ET RENEGATS
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Des fonds issus de la réserve parlementaire du président de l'UDI ont été illégalement détournés en 2014, année de la victoire des centristes à Bobigny.

La réserve parlementaire du député de Seine-Saint-Denis et président de l'UDIJean-Christophe Lagarde, a-t-elle servi à financer la campagne des centristes aux municipales de Bobigny ? Entre 2012 et 2014, Lagarde a attribué plus de 130 000 euros de subventions à des associations tenues par plusieurs des principaux animateurs de la victoire de Stéphane de Paoli, le candidat UDI, élu maire de la ville en 2014.

Parmi les bénéficiaires de ces aides, Alliance, l'association d'un certain Kianoush Moghadam, qui travaillait alors comme attaché parlementaire pour Jean-Christophe Lagarde, s'est vu octroyer un total de 10 000 euros de subventions. Or, d'après nos informations, seule la moitié de la somme est bien arrivée sur le compte en banque de ladite association. Les 5 000 euros manquants ont été illégalement reversés sur le compte de Sami E., un militant recruté par Moghadam pour la campagne de l'UDI aux municipales de Bobigny. « Si de l'argent a été détourné, c'est à l'insu de monsieur Lagarde, qui engagera des poursuites si cela est avéré », précise une de ses collaboratrices, qui a tenu à garder l'anonymat. Joints par téléphone, Kianoush Moghadam, aujourd'hui cadre à la mairie de Bobigny et toujours vice-président d'Alliance, ainsi que Stéphane D., président de l'association, n'ont pas donné suite à nos demandes.

Des bénéficiaires du premier cercle

En tant que collaborateur de Jean-Christophe Lagarde entre 2012 et 2014, Kianoush Moghadam avait entre autres été chargé de faire le tri dans les demandes déposées par les associations balbyniennes à la permanence parlementaire de son patron. Or, les dossiers retenus concernent pour la plupart des structures gérées ou liées à des personnalités qui ont joué un rôle-clé dans la victoire de Stéphane de Paoli aux municipales de 2014. Khadija Gibier, fervente militante de l'UDI aux municipales de 2014 et surtout candidate du parti de Jean-Christophe Lagarde dans le canton de Bobigny aux départementales de 2015, a touché une enveloppe de 50 000 euros en 2012 pour son association Gela. Contactée par Le Point, elle explique que les fonds lui ont servi à « acheter du mobilier » pour sa structure qui propose des cours de langue arabe aux jeunes Balbyniens. En 2013, Phoenix, une association présidée par Ramdan Ould-Ahmed, un autre animateur de la campagne de l'UDI, a eu droit à 8 000 euros. Mamadou Niakaté, l'actuel chef de cabinet de Stéphane de Paoli à la mairie, a perçu 10 000 euros de crédits parlementaires en 2014 pour son club l'Académie Football Bobigny. Parmi les autres bénéficiaires de la réserve parlementaire de Jean-Christophe Lagarde figure également Crescendo, une association d'aide aux devoirs, qui a perçu 8 000 euros de subventions et dont la présidente, Lynda Benakouche, est au cœur d'une affaire révélée par le journal Marianne , qui a entaché l'arrivée à la mairie de la nouvelle majorité municipale.

« Violences en réunion »

Un tract anonyme distribué à Bobigny en juillet 2014 révélant que Lynda Benakouche était mariée à l'un des membres du gang des barbares avait entraîné des règlements de comptes au sein de la majorité. Le document expliquait que Lynda Benakouche, employée à la mairie de Bobigny après avoir activement fait campagne pour Stéphane de Paoli, était la femme de Jean-Christophe Soumbou, un Balbynien condamné à 18 ans de prison pour son implication dans la mort du jeune Ilan Halimi en 2006. Elle-même avait été condamnée en 2005 pour une agression sur une femme enceinte.

Accusée à tort d'être l'auteure de ces révélations embarrassantes, Sabrina Saïdi, une élue de la majorité, en subit les conséquences : convaincus d'avoir été trahis par l'un des leurs, le premier adjoint Christian Bartholmé et trois cadres de la municipalité, dont Kianoush Moghadam et Ramdan Ould-Ahmed, lui font subir un interrogatoire musclé. Convoquée à la mairie pour un rendez-vous de routine, la mère de famille de 34 ans était en réalité tombée dans un « guet-apens ». Le 21 janvier dernier, le tribunal correctionnel de Bobigny, saisi de l'affaire, a reconnu Christian Bartholmé et Kianoush Moghadam coupables de « violences en réunion » et les a condamnés à un stage de citoyenneté assorti du paiement de 10 000 euros d'indemnisation à Sabrina Saïdi.

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